Mouvement, flux de passagers et liaisons aériennes à partir des aéroports français


Catherine Ploux-Le Roch

Recueillir des informations statistiques sur les volumes et le nombre de passagers convoyés par les compagnies aériennes est un exercice relativement difficile. En effet, la concurrence du train sur certaines lignes, en particulier du TGV, rendent ces informations très sensibles. C'est pourquoi nous ne traiterons que des volumes à partir des aéroports de Paris où ils sont suffisamment importants. Pour le moment, les liaisons intérieures à la zone transmanche, autre que vers Paris, ne font l'objet que d'un recensement.

Les liaisons aériennes

Ne seront pris en compte ici que les liaisons aériennes significatives.

En dehors des vols en provenance ou à destination de Londres, les liaisons régulières entre aéroports de la zone transmanche sont peu nombreuses (sauf au départ de Paris). Seules les îles Anglo-Normandes de Jersey et Guernesey tirent leur épingle du jeu avec des vols réguliers à partir de Dinard et Cherbourg. Il existe en revanche des liaisons charters plus nombreuses et des vols d'affaires au départ de petits aérodromes locaux, mais non quantifiés. Enfin, tous les grands aéroports français de la zone transmanche tels Brest, Rennes, Nantes, Lille ou des aéroports plus modestes comme Quimper ou Dinard ont une ligne régulière vers Londres.

Tous ces aéroports ont des vols réguliers en provenance ou à destination de Paris. Il s'agit fréquemment de la seule ligne régulière assurée pour de nombreux aéroports de petites tailles. Il existe quelques liaisons transversales « Est-Ouest », entre les grands aéroports de l'Ouest, Nantes, Brest et Rennes, vers Lille, Le Havre ou Deauville. Par ailleurs se sont mises en place de petites lignes spécifiques, sur de courtes distances, du type Le Havre-Caen-Rennes, Brest-Ouessant ou Lorient-Belle-Ile.

Mouvements aériens et flux de passagers au départ de Paris

Les mouvements aériens comptabilisent le nombre de vols en provenance et destination d'un aéroport donné. Pour avoir une véritable idée de l'importance d'une ligne, il faut également tenir compte du nombre de passagers : en effet, un avion de petite taille (quelques dizaines de places), pour avoir un flux de passagers significatif, devra faire beaucoup de rotations. Ses mouvements seront nombreux mais le nombre de passagers transportés relativement faible. À l'inverse, un gros porteur peut n'effectuer que quelques rotations, mais convoyer plusieurs centaines de passagers en une fois. Ses mouvements seront de faibles ampleurs, mais le flux de passagers très significatif. C'est pourquoi ces deux informations doivent être traitées en parallèle.

Il existe au départ de Paris, sept destinations vers la zone transmanche britannique, six vers le continent et une vers Jersey. Seulement cinq de ces destinations enregistrent des mouvements significatifs, Jersey, Bournemouth, Bristol, Southampton et Londres. Ce sont surtout les trois dernières qui retiennent l'attention avec plus de 1 000 mouvements sur l'année pour Southampton et Bristol et presque 35 000 pour la ligne Paris-Londres. Les flux de passagers ont une structure quasi identique pour Londres, Bristol et Southampton, près de 3 millions de passagers transportés pour la première, 50 000 pour la seconde et 29 000 pour la troisième. Les vols Paris-Jersey connaissent aussi des volumes notables avec plus de 19 000 passagers dans l'année. En revanche la ligne Paris-Bournemouth n'enregistre pas un flux de passagers conséquent.

L'ensemble des aéroports de la zone transmanche française, y compris de structures très modestes tels que les aéroports de Lannion ou de Cambrai, ont une ligne régulière avec Paris. Pour certains d'entre eux, il s'agit des seules liaisons régulières existantes. Les mouvements aériens comme les flux de passagers privilégient largement la partie Ouest et Nord-Ouest de la zone transmanche. Seul l'aéroport de Lille parvient à concurrencer les aéroports bretons : Brest et Nantes comptant chacun plus de 5 000 mouvements en provenance ou vers Paris. En revanche, les distensions entre les flux de passagers sont très spectaculaires. Les flux sont tous tournés vers l'Ouest. Même la liaison Lille-Paris, avec 10 000 passagers cette année, est de très loin dépassée par celles avec Brest ou Nantes voire même celles de Quimper et Lannion, qui comptabilisent respectivement 456 000, 354 000, 200 000 et 120 000 passagers. On notera que les mouvements entre Paris et Nantes sont plus nombreux que ceux vers Brest alors que cette dernière a à son actif 100 000 passagers supplémentaires. Il peut être intéressant de juxtaposer les cartes des mouvements aériens avec celles des dessertes autoroutières et ferroviaires. On observe alors que la première est le négatif de la seconde. En effet, les mouvements aériens entre Paris et l'Est de la zone transmanche sont peu nombreux mais cette dernière possède un réseau autoroutier dense et un réseau ferroviaire à grande vitesse en fort développement, alors qu'il se produit l'inverse dans la partie Ouest. Les flux aériens se structurent principalement autour de Paris et de Londres. Près de 3 millions de voyageurs ont utilisé ce mode de transport pour joindre ces deux villes, qui semblent être les deux points de convergences des lignes transmanche au départ des aéroports français.

Juillet 1997

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