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Atlas Transmanche

Sous l'eau


Frédérique Turbout

 

La mer de la Manche est une petite mer épicontinentale dont les dimensions sont peu importantes. Sur une superficie de quelques 75 000 km², la Manche s'étend en longueur sur près de 500 km depuis son ouverture sur l'Océan Atlantique au détroit du Pas-de-Calais. Sa largeur varie de 150 km dans sa partie occidentale à 32 km entre les côtes de Douvres et de Calais, avec un élargissement à 250 km entre la Baie du Mont-Saint-Michel et les côtes du Devon.

Sous l'eau, le relief est peu accidenté et les profondeurs faibles variant de 38 mètres au niveau du détroit pour atteindre, en s'abaissant progressivement, 100 mètres au niveau du Cap Lizard et de l'île d'Ouessant. Cette ouverture sur l'océan engendre une pénétration très en profondeur des eaux océaniques, ainsi que de violents courants marins associés à des marnages élevés qui érodent peu à peu les côtes.

 
Source : F. Turbout, Regards sur l'Espace Manche, CAMIS, 2013.


La formation de la Manche remonte à la dernière période glaciaire (-400 000 ans). Un vaste golfe ouvert sur l'Atlantique existait alors en lieu et place de ce qui est aujourd'hui la Manche occidentale. La rupture de la crête Weald-Artois qui retenait un immense lac formé par la fonte des glaciers du Nord, a entraîné le déferlement d'une énorme masse d'eau qui laissa sa marque sous la forme d'une paléovallée traversant toute la moitié est de la Manche actuelle. Le système fluvial qui reliait alors la Tamise au système rhénan s'en trouva profondément modifié.

En terme de relief, la Manche présente un plancher sous-marin relativement plat, ponctué de quelques accidents, telles les fosses axiales encaissées au large du Cotentin (Fosse des Casquets), les bancs de sables au niveau du Détroit ou bien encore les nombreuses îles et écueils. La nature de ses fonds est peu variée, essentiellement sédimentaire et sableuse ponctuée de quelques roches aux abords des côtes françaises, favorisant le développement de sites de frayères. Car ces fonds sont particulièrement propices aux développements de nombreuses espèces halieutiques. Selon les zones, ce sont ainsi entre 10 000 et 70 000 poissons, céphalopodes et crustacés qui y vivent et se reproduisent en moyenne chaque année. (Campagne CGFS IFREMER-CHARM). Cette vie sous-marine côtoie la grande toile d'araignée composée des multiples câbles de télécommunication en activité ou non qui quadrillent le fond de l'eau.

Carte : Sous l'eau
 Source : F. Turbout, Regards sur l'Espace Manche, CAMIS, 2013.

 

 

 

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