Les liaisons ferry (hiver 2005)
Frédérique Turbout
Le paysage des lignes de ferries s'est quelque peu modifié depuis six mois. L'automne 2004 a été marqué, en Manche centrale, par le désengagement de la compagnie P&O. Les lignes au départ de Cherbourg ont été supprimées. La concession de l'exploitation d'une ligne au départ de Caen-Ouistreham a également été abandonnée, tout comme la liaison régulière entre Le Havre et Portsmouth. Le désengagement total de P&O en mer de Manche, détroit excepté, bouleverse le paysage des lignes transmanche, tout en renforçant le poids de la compagnie française Brittany Ferries. Cette dernière devient aujourd'hui leader en Manche centrale et Manche ouest. En reprenant les liaisons assurées jusqu'alors par P&O, elle renforce sa position et permet de « sauver » l'activité transmanche du port cherbourgeois. La compagnie Brittany Ferries se pose également comme repreneur potentiel de la liaison entre Le Havre et Portsmouth, jusque-là exploitée par P&O ; les négociations sont en cours et le dossier est aux mains de la Commission de la concurrence anglaise (Competition Commission) qui devrait rendre un avis d'exploitation avant la période estivale. D'autres compagnies transmanche semblent également sur les rangs. En attendant ces décisions, les liaisons au départ du Havre sont suspendues.
La position de Brittany Ferries apparaît aujourd'hui d'autant plus confortée que les autres compagnies opérant sur le transmanche assurent des liaisons bien spécifiques : Condor Ferries est spécialisée dans les liaisons rapides en direction des îles Anglo-Normandes, Irish Ferries assure, quant à elle, des liaisons régulières entre les ports de Cherbourg et de Rosslare en Irlande. Elle sera d'ailleurs épaulée dans le courant de février par une nouvelle compagnie, Celtic Link, qui si son activité est essentiellement vouée au trafic de fret entre Cherbourg et Rosslare, assurera également le transport de quelques passagers.
Le paysage transmanche se modifie au fil des saisons et des décisions stratégiques et économiques des différents opérateurs. Il n'en demeure pas moins que plus de 70 liaisons régulières permettent, en période hivernale, de relier les deux rives de la Manche. Plus de 50 liaisons régulières animent le détroit, plus d'une dizaine relient les ports transmanche en Manche ouest et Manche centrale, les autres se répartissent entre l'Irlande, les Îles Anglo-Normandes et l'entrée de la mer du Nord.
Si P&O abandonne ses liaisons en Manche centrale, elle reste la compagnie leader du détroit avec près de 30 rotations de navires par jour. De plus, ses lignes au départ des Pays-Bas et de la Belgique vers l'Angleterre sont, elles, maintenues.
À partir du printemps prochain, le paysage des lignes de ferries devrait se stabiliser ; les liaisons rapides d'ores et déjà annoncées au départ des ports de Manche ouest et Manche centrale entreront en activité. L'ensemble de ces évolutions à venir ainsi que le suivi des reprises de liaisons anciennement assurées par P&O et le bilan des nouveaux opérateurs du transmanche feront l'objet d'une étude attentive.
Haut