Les liaisons ferry (hiver 2004 - printemps 2005)


Frédérique Turbout

Depuis la saison estivale 2003, les liaisons maritimes sur la zone Transmanche ont quelque peu évolué. Au total, la zone Transmanche compte près de 23 lignes différentes au départ des sept ports français à destination des six ports britanniques bordant la Manche, dispositif complété par cinq lignes en direction des trois ports irlandais (Rosslare, Cork et Dublin) et des deux ports espagnols (Santander et Bilbao). La concurrence entre les différents opérateurs, en Manche centrale, est à nouveau à l'ordre du jour. Brittany Ferries, jusqu'alors seul opérateur sur la ligne Caen-Ouistreham–Portsmouth, va, à partir du mois d'avril, se voir concurrencé par le principal opérateur sur le Transmanche, P&O Ferries. Ce dernier ouvre une ligne régulière au départ du port bas-normand, à raison de deux rotations de navires par jour. En parallèle et peut-être en réponse à cette implantation, la compagnie Brittany Ferries va ouvrir à compter de la fin mars, une nouvelle ligne au départ de Cherbourg vers Portsmouth, et doubler sa ligne Cherbourg–Poole avec la mise en service d'une liaison rapide en association avec la compagnie Condor Ferry. Autre actualité importante de la B.A.I., la mise en service, un an après celle du navire Mont-Saint-Michel assurant les liaisons en Manche centrale, d'un nouveau navire sur les lignes au départ de Roscoff vers Plymouth, Cork et Santander.

L'approche de la période estivale correspond également à la mise en service des liaisons rapides entre les deux rives de la Manche. Les liaisons rapides entre les îles Anglo-Normandes, la France et l'Angleterre entrent en service courant avril-mai et sont assurées par la compagnie Condor Ferry, principal opérateur de transport passagers avec les îles de Jersey, Guernesey et Weymouth. La seconde compagnie intervenant dans cette zone géographique, Emeraudes Lines, réduit ses lignes. Elle assure aujourd'hui la liaison entre Saint-Malo et Jersey mais a supprimé sa ligne Saint-Malo–Guernesey.

Côté détroit, le paysage reste inchangé. Le nombre des rotations journalières des différents opérateurs s'amplifie, comme à l'accoutumée, à l'approche de l'été. 54 rotations de navires ont lieu quotidiennement en période estivale, entre Douvres et Calais. Ainsi, à partir d'avril, la compagnie Hoverspeed assurera neuf rotations journalières entre Calais et Douvres. D'autre part, la compagnie Speed Ferries qui avait annoncé, l'été dernier, l'ouverture d'une ligne entre Boulogne-sur-Mer et Douvres semble avoir pris du retard. L'ouverture probable de la ligne est reportée au 1er avril prochain, à raison de cinq rotations quotidiennes. À titre de comparaison, en Manche centrale et en Manche ouest, les rotations journalières ont une fréquence de un à deux bateaux et passent en été à trois bateaux. Au total sur l'ensemble de la zone Manche centrale, on enregistre 15 à 16 rotations de navires, au quotidien, toutes compagnies confondues. Les durées de traversées ne favorisent pas la multiplication des rotations même si les navires rapides, tels ceux reliant Cherbourg à Poole ou Portsmouth en été, offrent aux opérateurs la possibilité de multiplier les rotations journalières pour répondre à la demande touristique estivale.

La géographie des lignes Transmanche et des principaux opérateurs évolue au fil des saisons et de la fréquentation touristique. La période actuelle reste marquée par une concurrence forte entre opérateurs, et plus particulièrement en Manche centrale, entre les deux leaders du transport passagers Transmanche, Brittany Ferries et P&O Ferries. La mise en service de deux nouvelles lignes en direction de Portsmouth fait de ce port l'une des principales portes d'entrée sur l'Angleterre, avec Douvres, et dans une moindre mesure, avec Poole. La forte concentration des lignes et des rotations de navires dans le détroit ne laisse que peu de marge de manœuvre aux différents opérateurs, le terrain de la concurrence se déplace aujourd'hui en Manche centrale, zone importante de transit qui voit se multiplier les lignes sans que le nombre d'opérateurs n'augmente.

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