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Atlas Transmanche

Nouveau dispositif de séparation du trafic maritime au large d'Ouessant


Frédérique Turbout

Le 1er mai 2003 entrait en application un nouveau dispositif de séparation du trafic maritime au large d'Ouessant, dans le rail du même nom. D'une configuration à deux voies datant de sa création en 1977, le rail était passé à trois voies maritimes, le 1er janvier 1979, à la suite du naufrage de l'Amoco Cadiz. Le dispositif repasse aujourd'hui à deux voies, complétée d'une voie côtière à double sens conçue pour les caboteurs reliant le golfe de Gascogne et le golfe Anglo-Normand.

La circulation dans le rail d'Ouessant est l'une des plus importantes au monde puisque quelques 150 navires transitent chaque jour au large des côtes bretonnes. Cette « autoroute maritime » en mer d'Iroise se composait jusqu'alors d'une voie montante à 28 milles au large d'Ouessant. Cette voie éloignée du continent et de l'archipel des îles du Ponant, était réservée au transport de matières dangereuses (hydrocarbures et produits chimiques). Mais, elle présentait l'inconvénient majeur de fonctionner à contresens des voies maritimes habituelles et supposait le croisement des voies maritimes en provenance et à destination d'outre-Atlantique. Ainsi un chimiquier en provenance du Portugal suivait le parcours suivant : il devait naviguer sur la voie de droite au large du Cap Finistère (Espagne), se rabattre progressivement à gauche pour croiser la pointe de Bretagne et reprendre la voie de droite en vue de la presqu'île du Cotentin.

Parallèlement à cette voie de navigation réservée aux produits dangereux, deux voies, l'une descendante à 17 milles des côtes, et l'autre montant à 6 milles des côtes, complétaient le dispositif de séparation du trafic dans le rail.

Cette configuration des voies de navigation imposait l'éloignement des côtes aux navires à cargaisons « sensibles » entrant en mer de Manche, mais ne soumettait pas aux mêmes conditions de navigation les navires identiques sortant de la Manche. Or le fret sortant de la Manche et de la mer du Nord s'est avéré, au fil du temps, souvent plus dangereux que celui entrant en Manche. C'est pourquoi le nouveau dispositif repousse la voie montante à l'extrême ouest du dispositif tout en augmentant les distances entrent les voies maritimes et la côte. En effet, la nouvelle configuration du trafic répond également à une exigence supplémentaire : en repoussant plus au large les voies de circulation, les autorités maritimes disposent de délais d'intervention allongés pour envoyer des navires sur zones, en cas de problème majeur.

Le nouveau rail d'Ouessant dispose aujourd'hui de deux voies, l'une montante à 24 milles nautiques des côtes ouessantines, et l'autre descendante à 34 milles de l'île. Le cabotage et le transport des produits peu dangereux passent sur une voie à double sens, située à 10 milles de l'île d'Ouessant.

Cette nouvelle configuration du dispositif de séparation du trafic maritime au large d'Ouessant met fin à près de 20 ans de particularisme maritime accepté par l'Organisation maritime internationale.

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