Progression des décès et vieillissement de la population


Frédérique Turbout

Les taux de mortalité ont longtemps reflété et reflètent encore pour nombre d'entre eux, la situation sanitaire des populations. Dans le contexte européen actuel, il n'est plus pensable de les expliquer de telle manière. Si ces taux sont aujourd'hui stabilisés aux alentours de 10, ils ont tendance depuis quelques années à reprendre une courbe ascendante ; on ne peut nullement remettre en cause la situation sanitaire des régions littorales de la Manche, ni les efforts en faveur de l'allongement de la durée de vie. Les taux de mortalité des comtés littoraux britanniques supérieurs à ceux des départements français s'expliquent par une population majoritairement vieillie. Le nombre des personnes âgées étant important, le nombre de décès l'est également. En 1990, la situation reste contrastée en Angleterre, alors que côté français, les taux de mortalité dans les départements ont baissé. En 1999, cette tendance se poursuit en France, alors que côté britannique l'East Sussex et l'île de de Wight se démarquent toujours. En France, les trois départements bretons les plus à l'ouest, l'Orne et l'Aisne, plus ruraux, affichent les taux les plus élevés. Le Nord–Pas-de-Calais a suivi une évolution à la baisse qui s'explique par une réelle amélioration des conditions sanitaires (lutte contre l'alcoolisme, traitement et prévention des maladies cardio-vasculaires, baisse pour cause de récession économique des activités industrielles à haut risque sanitaire). En Angleterre, les comtés littoraux affichent de forts taux de mortalité, reflet de leur vieillissement structurel. Globalement la mortalité des départements français est moins élevée que dans les comtés britanniques, mais les taux élevés actuels de part et d'autre de la Manche ne sont plus le reflet de situations sanitaires détériorées mais d'un vieillissement de la population.

 

 
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