Les liaisons aériennes dans les îles Anglo-Normandes en 1997
Christian Fleury
Les 43 destinations en provenance ou en direction de Jersey totalisent 97,32 % des 1 793 000 passagers ayant atterri ou décollé en 1997 de l'aéroport situé sur le territoire de la paroisse jersiaise de St-Peter. Les statistiques fournies par les autorités aéroportuaires font état d'au moins une relation – commerciale ou privée – au cours de la même année avec l'important total de 431 aéroports. Dans ce total, les aéroports bas-normands représentent à peine un millième (1 765 personnes).
Les plus gros volumes de passagers mettent Jersey en relation avec : la plaque tournante majeure que constitue la capitale du Royaume-Uni. Ses quatre aéroports – Gatwick, Heathrow, Stanted et Luton – concentrent 38,06 % du total. Première plateforme aéroportuaire européenne, Heathrow est relié à Jersey en 55 minutes de vol à raison de quatre rotations quotidiennes directes en période hivernale. Globalement, tous sites londoniens confondus, ce sont 17 allers et retours quotidiens qui sont proposés aux voyageurs. La situation enviable de Jersey – et de Guernesey – places offshore au contact d'une métropole financière mondiale est bien matérialisée par la densité des liens aériens qui les rattachent. L'intense branchement aérien avec Londres est l'élément majeur du dispositif relationnel insulaire.
Des plaques tournantes secondaires comme East Middlands qui drainent ou diffusent les flux émanant ou se dirigeant vers des destinations secondaires.
L'aéroport voisin (15 minutes de vol) de La Villiaze à Guernesey qui développe, avec des volumes moindres mais significatifs (846 302 passagers en 1996), la même structure de flux.
La haute saison voit certes s'intensifier et se diversifier les flux aériens mais en prenant l'exemple de la répartition mensuelle pour l'année 1996, on constate que le total de janvier, mois le moins chargé, voit tout de même respectivement 41 816 passagers et 73 167 emprunter les aéroports de Guernesey et de Jersey. On constate un pic estival plus prononcé pour cette dernière. Ceci est probablement à mettre en relation avec la plus forte contribution à l'économie du secteur touristique.
Cependant, d'autres destinations régulières viennent s'ajouter aux précédentes, britanniques (ex : Cardiff, Edimbourg, Leeds, Liverpool, Newcastle) mais également continentales comme Dortmund, Düsseldorf, Francfort ou Amsterdam. Outre les vols réguliers, des vols charters transportent chaque été des touristes scandinaves. Les liaisons de Jersey avec Funchal (10 115 passagers) sur l'île de Madère s'expliquent par l'importante colonie originaire de cette île portugaise de l'Atlantique vivant à Jersey.
La vitalité du secteur aérien, notamment à Jersey, a conduit les autorités à mettre en chantier l'extension des installations aéroportuaires. D'un montant de 22 millions de livres, les travaux ont été financés à hauteur de 12 millions par des investisseurs privés, le reste étant pris en charge par les États de Jersey.
Il n'est pas fortuit de comparer les bilans insulaires avec ceux des aéroports continentaux riverains du golfe normand-breton : Cherbourg, Dinard et Caen affichent tous un trafic autour de 50 000 passagers par an.
On observe une certaine faiblesse des liaisons régulières entre les îles et la France. Elles se résument à la desserte quotidienne de Jersey par Air France au départ de Roissy (21 330 passagers en 1997) et par la ligne entre Dinard et Jersey (18 535 passagers) exploitée par Aurigny Air Services. Cette compagnie a renoncé, en raison d'un déclin accéléré au cours des dernières années à assurer la liaison Cherbourg-Guernesey ouverte en 1972. Elle a ouvert au printemps 1997 une ligne saisonnière (avril à septembre) entre Caen et Jersey. qui a transporté environ un millier de personnes. C'est à ce jour le seul lien aérien – bien ténu – entre la Normandie et les îles Anglo-Normandes.