Notice: Undefined index: HTTP_ACCEPT_LANGUAGE in /opt/atlas-visu-tool-atmem/tools/classes/Session.class.php on line 84
Atlas Transmanche

La population des îles Anglo-Normandes (1996)


Christian Fleury

Sur une surface comparable à celle d'un canton français, Jersey et Guernesey comptent respectivement 85 150 et 58 681 habitants en 1996 (84 082 et 58 867 en 1991). Ces chiffres sont à mettre en relation avec ceux, datant, eux, de 1990, des principales unités urbaines du département de la Manche : Cherbourg (92 000), Saint-Lô (27 500), Granville (17 400). Le littoral continental en face des îles apparaît comme une zone en creux d'un point de vue démographique. La population de Jersey équivaut en gros à la population des neuf cantons littoraux de Beaumont à Granville (91 852). Le seul – et modeste – pôle urbain de la côte Ouest du Cotentin, et on pourrait même élargir aux quelques deux cent cinquante kilomètres entre Cherbourg et Saint-Malo, est Granville, à 28 milles de Jersey. La population totale des îles Anglo-Normandes – environ 146 000 habitants – la rend comparable à celle de l'agglomération caennaise (près de 200 000 habitants).

Population comparée de Jersey, Guernesey et des cantons du département de la Manche
Évolution de la population de Jersey et Guernesey entre 1821 et 1996
Sources : Jersey Census 1997, Guernsey Census 1997

 

Les deux îles présentent des profils sensiblement différents. À Guernesey, les périodes de guerre mondiale ont à chaque fois stoppé la croissance démographique qui a surtout repris avec une certaine vigueur à partir de 1961 et s'est stabilisée vers le milieu des années 1980. L'immigration liée au développement du tourisme et du secteur financier est responsable de cette hausse de 30,5 % de la population entre 1961 et 1991. Jersey a subi deux décollages encore plus brutaux à 150 ans d'intervalle. Au début du dix-neuvième siècle, la fin définitive des conflits armés franco-anglais endémiques dans le golfe normand-breton, a probablement stimulé la vitalité démographique de l'île (doublement entre 1820 et 1850). Comme à Guernesey, mais avec plus d'ampleur, l'afflux britannique de l'après-guerre a entraîné une spectaculaire progression. Les stagnations constatées depuis, tant à Jersey qu'à Guernesey, sont l'expression d'une volonté de juguler une pression démographique estimée préoccupante.

Haut